Lors de la Marche des fiertés organisée à Paris, le 4 juillet. Benjamin Girette / AP
Le rassemblement officiel, organisé par l’inter-LGBT et prévu à l’origine le 27 juin, a été reporté au 7 novembre à cause de la crise sanitaire.
Le Monde avec AFP
Entre 2 000 et 3 000 personnes ont participé, samedi 4 juillet, à une Marche des fiertés impromptue, à Paris, une semaine après la date prévue pour le rassemblement officiel, reporté en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19.
Réunie derrière un camion arborant une pancarte « nos fiertés sont politiques », une foule plutôt jeune s’est élancée depuis la place Pigalle, dans le nord de la capitale, vers 17 h 30.
Parmi les drapeaux arc-en-ciel, cheveux colorés et panoplies de drag queen, les mots d’ordre étaient incisifs : « Pour une Pride radicale », « la transphobie tue », « une gouine présidente », ou « mon corps, mon genre, ta gueule ».
La Marche des fiertés officielle, organisée par l’inter-LGBT et prévue à l’origine le 27 juin, a été reportée au 7 novembre en raison de l’interdiction des grands rassemblements, liée à l’épidémie de Covid-19.
Pour Emma Vallée-Guillard, qui a répondu à l’appel improvisé de diverses associations LGBT, et interrogée par l’Agence France-Presse (AFP), il « était important de célébrer les fiertés quand même ». « La Pride, à la base, c’était une émeute », souligne la jeune femme de 22 ans : les émeutes de Stonewall à New York, en 1969, déclenchés par un raid policier sur un bar fréquenté par des homosexuels, ont donné naissance un an plus tard à la première Gay Pride.
« Nous refusons le confinement de nos libertés »
Sans char ni musique, le rassemblement de samedi était plus politique que festif. « On est là pour nos droits, pour en avoir plus », lance Lucas Delplanque, drapeau rose et bleu sur les épaules. Cet étudiant de 20 ans voudrait notamment que les agressions soient « réellement punies, que la PMA [procréation médicalement assistée] passe pour toutes les personnes LGBT et trans. »
« C’est important qu’on se batte pour que les droits de chacun soient respectés », abonde Shadé Djossinou, 22 ans. Elle est venue en tant que « personne noire » et « alliée » du mouvement LGBT participer à ce rassemblement qui dénonçait également les violences policières et le racisme.
« Nos combats ont le même but dans le sens où on se bat pour qu’on soit respecté en tant qu’être humain. »
« Le danger de reculer sur nos droits fondamentaux est très présent et l’épidémie a servi de révélateurs de multiples facteurs d’exclusion, de discriminations et de violences », a déclaré à l’AFP Giovanna Rincon, directrice de l’association Acceptess-T, qui défend les personnes transgenres. Malgré le report de la Marche des fiertés, « nous refusons le confinement de nos libertés et que nos corps soient invisibilisés », a-t-elle conclu.
L’année 2020 marque le 50e anniversaire de la Gay Pride, mais plusieurs centaines de Marches des fiertés dans le monde ont dû être annulées ou reportées à cause de la crise sanitaire due au coronavirus.
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