Une marche blanche est organisée ce vendredi à 17 heures au Bois de Boulogne en hommage à Vanesa Campos.
Son ou ses meurtriers courent toujours. Ses ami(e)s et collègues, eux, la pleurent. Ce vendredi* une marche blanche est organisée pour rendre hommage à Vanesa Campos.
C’est l’ONG (Organisation non gouvernementale) Acceptess Transgenres et le Strass (Syndicat du Travail Sexuel) qui appellent les Parisiens — « vêtus de blanc et une fleur blanche en sa mémoire » — à un rassemblement afin de « se recueillir sur les lieux du drame » et « pour qu’émerge enfin une prise de conscience sur les violences subies ».
Dans la nuit du 16 au 17 août, Vanesa Campos — Elias, pour l’état civil — transsexuelle d’origine péruvienne, 36 ans, arrivée à Paris il y a deux ans, a été sauvagement tuée en plein bois de Boulogne, non loin de la porte de la Muette (XVIe), dans ce secteur fréquenté par les prostitué(e)s et leurs clients.
Une petite dizaine d’hommes, armés de cutters, de couteaux, de bâtons et d’une arme de poing, s’est acharnée sur elle. L’autopsie a révélé que Vanessa n’avait pas été tuée par arme blanche mais par balle, au thorax.
Elle a voulu défendre son client
La victime a « eu le tort » de s’interposer pour défendre son client. « Des équipes de roulottiers écument le bois en ce moment, forcent les voitures des clients lorsqu’ils sont occupés avec les prostitué(e)s », précise une source policière. Et dépouille les prostituées.
La brigade criminelle de la police judiciaire, saisie de l’enquête, a ratissé les lieux mais sans résultats.
Raphaël Gérard, 49 ans, député (LREM) en Charente-Maritime, ému de « cet assassinat sordide », vient d’interpeller Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes.
Dans sa lettre, le parlementaire, qui a travaillé sur les discriminations anti-LGTB (Lesbiennes, gays, bisexuels et trans) dénonce « une forme de transphobie ordinaire contre laquelle nous devons nous mobiliser pour briser l’indifférence collective ».
De son côté, Lorraine Questiaux, connaît bien, pour avoir fait des maraudes, le bois et ces prostituées « de visage ». La représentante du Nid à Paris, l’incontournable association féministe, reconnue d’utilité publique, qui lutte contre les causes et les conséquences de la prostitution, dénonce « des hommes, toutes catégories professionnelles confondues, venir au bois souvent ivres, pour lâcher leur violence et leur haine sur une population vulnérable ». Lorraine Questiaux déplore également « la complaisance générale de la société ».
*Point de départ au Metro Porte Dauphine à 17 heures. Contact : « justice.pour.vanesa@acceptess-t.com ».
Source:http://www.leparisien.fr/paris-75/pa...18-7860954.php